Sombrée
La forêt a sombré dans la mer
Comme un lourd bateau dans l’orage
Sont les oiseaux poissons de verre
La lune éclaire son cercueil…
Ma forêt pleure, ma sirène
Ses yeux sont plus verts que le mal
La feuille et le rayon ne sont
Plus que des perles scintillantes.
Les gouttes de sa joie qui tintent,
Éclaboussant les fonds marins,
N’ont plus d’oreilles ni de bouche,
Ne font du bruit que pour briller.
Dans la main froide ensorcelée,
Au-delà de la vague et du vent,
S’enlise un chant et rend son souffle,
Ma belle emportée par les fées…